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    Littérature

     

     

    Carl Spitzweg, vers 1850

    (image Wikipédia)

     

    RECEPTION LITTERAIRE…

     

    Nous recevrons ce soir.

    Nous n’avons convié aucun sot ni aucune de ces oisives qui courent les maisons, bavardes et indiscrètes, parlant de ce qu’il ne faut pas.

    Nous n’aurons que des gens du premier mérite. Nous les aurons… parce qu’ils sont morts. S’ils étaient vivants, ils auraient bien d’autres soins que de perdre avec nous leur soirée. Mais ils ont le temps : ils sont morts.

    Nous n’avons pas craint d’inviter les plus illustres, les plus graves, voire un évêque. C’est Bossuet, l’évêque de Meaux. Il doit nous entretenir de la mort et de la vanité des grandeurs humaines et ce sera, dans sa bouche, si majestueuse que nous avalerons ces duretés en béant d’admiration. Il demeurera peu, nous ne sommes pas assez sérieuses, mais nous verront Montaigne dont la sagesse se fait goûter avec délices ; et Ronsard, les mains fleuries de la plus belle grâce de France ; et La Fontaine, le bonhomme, si malin d’un air candide, si avisé avec les mots qu’il semble jeter au hasard sans seulement les voire et qui tombent juste à la bonne place comme le palet dans la grenouille. Quel régal ! Ah ! Quelle aubaine !

    Corneille ne viendra pas ce soir, ni Pascal, ni Racine, ni plusieurs autres, mais Madame de Sévigné arrivera sur le tard avec quelques-unes de ses histoires qu’elle vous jette dans l’oreille d’une telle promptitude qu’on n’a pas le temps de se retourner entre deux ; et peut-être aussi Victor Hugo qui est bien capable de nous empoigner par les cheveux, comme l’ange du prophète Habacuc, pour nous emporter dans les astres ou les abîmes où il a ses habitudes.

    Nous ouvrirons aussi la porte en secret à quelque délicieuse mauvaise compagnie : Musset… il sera charmant, il nous parlera d’amour. Et ce mauvais garçon de Verlaine nous enchantera de chansons douces. Les voisines n’en sauront rien.

    Nous recevons des gens de toutes sortes de temps, mais ils ont tous le même âge : ils sont morts. Ils nous donneront chacun le meilleur de soi qu’ils ont laissé pour nous, nos pensées qui s’efforceront, les petites, de bien s’ajuster aux leurs.

    Et quand ils seront partis, les livres fermés, nous nous flatterons d’avoir été un instant, nous aussi en leur société, de cette sorte d’esprits supérieurs qui, ma chère, ne courent pas les rues.

    Marie NOËL

    Extrait de : Almanach pour une jeune fille triste.

     

    L’été est  sur les dernières marches du temps, il n’y a pas beaucoup de bleu dans notre ciel, il faut déjà penser à emporter un gilet, quand nous partons en promenade, les bois et les prairies se tâchent de rouille, parfois de jaune, ou bien de rouge, qui annonce les braises de nos futures soirées…

    Pensons à inviter des gens, beaucoup de gens, ceux qui sont morts, mais aussi des vivants, pour des réceptions littéraires de hauts niveaux !

    Liviaaugustae


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    Littérature

     

     

    Pense-t-on consoler les enfants…

     

    Pense-t-on consoler les enfants qui rentrent en classe en composant pour eux des vitrines tout entières qui sont l’apothéose de « l’enfant studieux » ?

    L’enfant studieux vêtu d’un sarrau indéchirable avec des poches et des poignets renforcés lève au ciel des yeux de verre extasiés. Il est rose car il digère la cuisine de l’internat. Il est blond car l’algèbre a ses anges, comme la religion. Daniel livré aux lions de sa connaissance, il est sans imagination, comme les martyres. Et tout autour de lui s’étagent et s’alignent, ingénu zodiaque scolaire, trompeuses allégories, les instruments de sa gloire et de son supplice, ceux que nous avons vus déjà, pour la plupart, écroulés sous les pieds de la Mélancolie. Les grands d’abord. Le Livre, la Balance, la Sphère, le compas, l’atlas (herbier du monde). Puis les plumiers, les crayons, les fusains, les grattoirs, les pastels et les estompes, tout ce qui inscrit, et tout ce qui efface ; et l’insatiable ardoise noire et nourrie de chiffres blancs, mince dalle sous laquelle gisent les problèmes perdus et les Nombres chus en poussière. Et les cahiers que conduisent à leur destin le coq gaulois, Vercingétorix et Du Guesclin.

    L’enfant qui passe sur le trottoir et qui choisit avec dégoût, pour faire plaisir à sa mère, tel porte-plume ou tel canif, comment saura-t-il qu’il thésaurise pour les jours lointains où la vie l’admettra au suprême honneur de désapprendre ? Comment saura-t-il que ce qu’il exècre aujourd’hui il en discernera demain la nostalgique et secrète puissance, et que l’homme fait se nourrit des miettes tombées du festin des enfants.

    Un jour vient où l’on s’attarde devant ce carnaval d’accessoires, où l’on se prend à chérir le bariolage et l’odeur. C’est quand on connaît la valeur des mots qu’on donne de l’importance aux instruments qui les tracent. C’est quand on a beaucoup lu que la couverture des grammaires apparaît comme la porte d’un paradis perdu. C’est quand on a beaucoup voyagé que l’on désire ardemment, pour tout ce qu’ils évoquent d’exotisme, les plumiers de laque chamarrés de pagodes.

    Et ce n’est pas l’enfant qui est amoureux des cartes et d’estampes ; c’est le vieil enfant.

    Germaine BEAUMONT

    Extrait de : Si je devais…

     

    Il n’y a pas longtemps, quinze jours à peine, les enfants, nos petits enfants, rentraient sagement en classe, après avoir rêvé devant les étalages faits à leur intention par tous les magasins, grands, super grands, hyper grands…

    Cartables, avec princesses et « kitty » ;  pour « les petites  filles » ! Et cartables « cars » pour les « petits garçons ». Dans les hautes sphères du commerce, Dieu merci ! On n’abuse pas du « gender », et les petits enfants, ainsi que leurs parents sont ravis !

    Comme le raconte G. Beaumont ; l’excitation est à son comble dans les magasins, c’est neuf, c’est beau, et cela sent bon. Mais quelques jours suffisent à détester ce que hier l’on a aimé …

    Et ce sont, effectivement, les « vieux enfants », qui remontent le long des souvenirs, le cuir tanné par la vie, pour se pencher sur les cartes et les estampes !

    Liviaaugustae


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    POUR LE TABLEAU DU SAMEDI

     

     

    Willem Kalf est un peintre néerlandais, né en 1622 à Rotterdam et mort en 1693 à Amsterdam.

    C’est l’un des plus grands peintres de nature morte de son époque. Il travaille à Paris entre 1642 et 1646. Et retourne aux Pays-Bas. Vit d’abord à Hoorn puis s’installe à Amsterdam.

    La qualité de ses œuvres le fait comparer à Vermeer, pour le velouté des rendus de matière.

     

    Texte et images : Wikipédia

     

     

    WILLEM KALF

     

     

     

     

    Art

     

    Nature morte (Kalf).

     

     

     

    Art

     

    Nature morte (Kalf)

     

     

     

    Art

     

    Nature morte (Kalf)

     

     

    Au détour d’une de mes lectures, j’ai rencontré ce peintre dont j’ignorais l’existence, j’ai donc fait des recherches. Et  en voyant les reproductions, je suis en accord parfait avec l’auteur du livre.

    Les toiles de Kalf sont extrêmement puissantes et belles !

    Les mots de Denis Tillinac sont une véritable musique…

    Voici ce qu’en dit l’auteur : « Kalf, c’est l’aristocratisme d’Athos. Ou des messieurs de Port-Royal. Une pureté luxueuse. La beauté va se séparer de Dieu pour devenir un condensé allégorique de la notion d’absolu. Un chant du cygne, plus pathétique que le romantisme parce que moins bavard. L’âme a encore prise sur l’invisible. » (…)

    Extrait de : La nuit étoilée de Denis Tillinac

    Liviaaugustae

     

     

     


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    Antiquité

     

     

    Trois licteurs, portant une longue toge drapée sur une tunique à manches courtes. Ils tiennent dans la main gauche l’insigne des licteurs, le faisceau, dont l’extrémité repose sur l’épaule. La coiffure en mèches courtes, ramenées sur le front est caractéristique de l’époque Julio-Claudienne.

    (Musée du Louvre)

     

     

    LES LICTEURS ROMAINS

     

    Les licteurs apparaissent sur de nombreux reliefs officiels et dans tout l’art romain.

    Durant la République, les licteurs accompagnaient les magistrats possédant l’imperium, le droit de lever et de commander une armée, ainsi que certains droits administratifs et judiciaires.

    Sous l’Empire, ils étaient chargés d’écarter la foule sur le passage de l’Empereur. Sous la royauté ils existaient déjà, servant d’escorte aux rois.

    Les licteurs étaient armés du faisceau, formé d’une hache, dont le manche était recouvert de verges d’orme ou de bouleau, réunis par une courroie de couleur rouge.


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    Billet

     

     

    Marseille, vue du Vieux-Port, et sur les hauteurs, Notre-Dame de la Garde.

     

    MARSEILLE, CIVILISATION GRECO/ROMAINE.

     

    Pour les romains, Massilia (Marseille), était cette « cité perdue au bout du monde, environnée de barbares gaulois » Cicéron.

    Mais elle fut aussi l’école où ces mêmes gaulois apprirent à cultiver la vigne et à planter l’olivier, plutôt que de vivre sous la loi des armes.

    Bref, il s’y est joué une œuvre de civilisation, qui fait cruellement défaut aujourd’hui dans certains quartiers de la cité Phocéenne…

    Peut-on passer sous silence une des composantes essentielles de son histoire, la foi chrétienne, qui a très fortement imprégné cette ville, dès le début de notre ère ? L’abbaye saint Victor (5e siècle) en est une trace éloquente…

    Ayméric Pourbaix

    Extrait de Famille Chrétienne

     

    Cicéron, forcément accorde aux romains tous les bienfaits apportés sur cette côte méditerranéenne…

    Mais, en fait, ce sont les grecs, avant  Rome, qui ont apporté, la civilisation en fondant Phocée, (d’où son nom de ; cité Phocéenne),

    Aujourd’hui, cette civilisation est mise à mal, par des gens venus d’ailleurs… mais, pas question pour eux, d’apprendre à planter  la vigne, ni l’olivier…ils ne veulent rien apprendre de la culture tout court !!!

    Ils ont prit en otage, cette magnifique ville, et l’ont transformée  en coupe-gorge : violence, insécurité, drogues,  qui leur procure du « fric » sans travailler…

    Liviaaugustae


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